1. Comment s’est formé votre DUO ?
Nous nous sommes rencontrés lors de nos études au Conservatoire de Toulouse. Nous suivions des formations différentes : Adrien étudiait les musiques actuelles à la guitare tandis que j’étudiais le jazz vocal. Nous nous sommes rendus compte que nous portions des valeurs artistiques et musicales communes ainsi que de nombreuses influences.
2. Pourquoi le choix de chanter en anglais?
Il y a deux raisons à cela : Premièrement, depuis petite, je suis passionnée par la scène britannique, la pop music et le trip hop, mon oreille s’est forgée à ces sonorités-là. C’est ce qui me nourrit dans la création musicale depuis toujours. Ensuite, c’est très personnel, mais je suis beaucoup plus sensible à l’intention et aux mélodies dans le chant, qu’aux paroles en elles-mêmes. Je ne parle pas arabe, mais je peux être touchée par une chanson de Souad Massi par exemple. L’émotion de la voix et l’intention du chanteur ou de la chanteuse parlent d’elles-mêmes selon moi. La musique est un langage en soi. Il n’est donc pas exclu que j’écrive une chanson en français dans le futur!

3. Quel est votre processus de création, de travail dans le duo ?
 
Nous avons deux modes de fonctionnements : soit je compose une mélodie et je propose une démo à Adrien, qui produit l’instrumental, soit Adrien me propose un instrumental sur lequel je vais composer des parties voix et écrire les paroles. Parfois, nous partons de zéro, et créons de la matière ensemble en improvisant au studio. Dans tous les cas, bien que nous soyons en échange permanent et très polyvalents, nos rôles sont plutôt définis dans BEAR : je m’occupe des parties voix, des paroles et du sujet tandis qu’Adrien produit le morceau.

4. L’auto production est-elle un moyen pour vous exprimer pleinement ?
 
Absolument. C’est surtout un moyen de maitriser ce que nous faisons, de savoir produire un morceau, créer un clip. On est obligé de tout penser de A à Z, cela demande beaucoup de travail et de polyvalence encore une fois, mais cela nous permet d’être vraiment qui nous voulons être.

5. D’après-vous, les gens sont-ils conscients de l’effet que produit la musique dans leur esprit ?
 
Je pense que non, et tant mieux je trouve! On est tellement en train de constamment vouloir théoriser, expliquer, justifier à peu près tout ce que l’on fait, qu’il est bon de pouvoir être touché et pris d’émotion par un son, une note, un accord, sans complètement pouvoir l’expliquer. On essaie d’ailleurs d’avoir la même démarche lorsque l’on crée avec Adrien : faire comme on le ressent, poser l’émotion avant le jugement de l’esprit. C’est très libérateur !

6. Portrait chinois : Si vous étiez ?

– Un son : la pluie.
– Un instrument : le hang drum
– Un morceau : « No Son Of Mine » de Genesis
– Un clip : « Pourvu qu’elles soient douces » de Mylène Farmer
– Un personnage : Meursault de Camus ou Edward aux mains d’argent.

7. Votre actu, projets ?
 
Nous sommes sur le point de tourner notre 5e clip, qui sortira en avril  accompagné du 5e single.
Il s’intitule « Fast Memories »