10 chansons contestataires qui sont entrées dans l’Histoire

 
L’art sous toutes ses formes a pour fin première l’esthétisme. Seulement, certaines œuvres d’art sont également porteuses d’un message. Elles sont le support des convictions de l’artiste et permettent à ceux qui les observent ou les écoutent d’appréhender la société sous un angle nouveau. La musique se prête ainsi particulièrement à cet esprit protestataire, certaines chansons devenant des hymnes de révolte et d’insurrection. MAM vous invite à découvrir 10 des plus grands morceaux contestataires du rock.

 

John Lennon – Imagine

Le 11 octobre 1971 sort aux États-Unis l’un des morceaux les plus pacifistes de l’histoire de la musique. Écrite par John Lennon et Yoko OnoImagine devient rapidement un véritable hymne en prônant l’idée d’un monde en paix, sans possession, sans frontières ni clivages entre les individus. La chanson, profondément anticapitaliste, a largement été applaudie en occident. Elle est ainsi classée troisième meilleure chanson de tous les temps par le magazine Rolling Stone et a reçu en 1999 un Grammy Award pour “signification historique ou qualitative”.

Bob Dylan – Blowin’ in the Wind

Bob Dylan écrit Blowin’ in the Wind dans le café The Commons de New York en avril 1962. Cette chanson est l’une des plus célèbres de l’artiste et s’ancre parfaitement dans l’esprit des protest songs. Le morceau a pour but de poser de nombreuses questions souvent dures et complexes, dont l’unique réponse est “soufflée dans le vent”. Sans en évoquer explicitement les caractéristiques, rendant ainsi le titre pertinent quelle que soit l’époque où on l’écoute, on comprend néanmoins que Dylan s’élève contre la guerre du Vietnam et contre le racisme systémique en place aux États-Unis à cette époque.

U2 – Sunday Bloody Sunday

Le groupe irlandais U2 sort en 1983 ce qui constitue sans doute sa chanson la plus politisée. Sunday Bloody Sunday raconte en effet les nombreuses rixes entre l’IRA et l’armée britannique, et en particulier l’histoire de deux dimanches particulièrement funestes. Le premier date du 21 novembre 1920, lorsque 14 civils irlandais furent assassinés par des militaires britanniques en représailles des 14 agents secrets anglais abattus par l’IRA ce même jour. Le second dimanche sanglant raconté par le groupe remonte au 30 janvier 1972, lors d’une manifestation pacifique pour les droits civiques des habitants d’Irlande du Nord. 14 participants furent tués par des membres du régiment parachutiste britannique.

Bruce Springsteen – Born in the USA

À première vue, ce single du Boss pourrait avoir des allures patriotiques. Écoutée rapidement, la chanson semble rendre hommage à la gloire des États-Unis. Cependant, Born In the USA est au contraire une critique viscérale des conséquences de la guerre du Vietnam sur les américains. Bruce Springsteen a ainsi perdu des amis très chers durant ce conflit, notamment Bart Haynes, le batteur de son premier groupe The Castiles. Le chanteur dénonce ici la difficulté des anciens combattants à se réintégrer dans la société une fois revenus de la guerre.

Midnight Oil – Beds are Burning

Issue de l’album “Diesel and Dust” sorti en 1987, Beds are Burning témoigne des injustices subies par les aborigènes lors de la colonisation de l’Australie. Le groupe, originaire de Sydney, prend ainsi la défense du peuple Pintupi, spolié de ses terres au 18ème siècle par les colons britanniques. Midnight Oil clame haut et fort le droit des aborigènes à profiter des territoires qui sont leurs, mais proteste également contre le désastre écologique perpétré par les Britanniques en Australie.

Rage Against the Machine – Killing in The Name

Le single Killing in The Name de Rage Against The Machine sort en 1992 et traite de la montée du racisme dans la police américaine. Quelques mois auparavant, Rodney King, un jeune afro-américain de 26 ans, avait été brutalisé impunément par des policiers de Los Angeles, sans que ceux-ci aient à en subir les conséquences. Le groupe dénonce donc cette profonde division entre la police américaine et ses habitants, en ne mâchant pas ses mots. On peut ainsi entendre dans le morceau “Some of those that work forces, are the same that burn crosses”, ce qui signifie “Certains de ceux qui travaillent dans la police sont les mêmes que ceux qui brûlent des croix”. La référence au Ku Klux Klan est ici évidente.

Tracy Chapman – Talkin’ ’bout a revolution

Tracy Chapman sort son deuxième single Talkin’ ‘Bout a Revolution en 1988. Le morceau devient un chant de révolte des plus démunis face à une Amérique toujours plus capitaliste. La chanteuse montre ainsi les inégalités systémiques, la profonde haine que les plus riches ont des classes ouvrières ainsi que l’existence de classes sociales toujours plus clivées. Il s’agit donc d’un morceau contestataire visant à renverser les rôles prédéfinis par la société.

Peter Gabriel – Biko

Ancien chanteur de GenesisPeter Gabriel écrit Biko en 1980 en hommage à l’activiste sud africain anti-apartheid Steve Biko. Ce dernier est mort trois ans auparavant à cause des mauvais traitements et tortures subis pendant sa garde à vue. Le titre est interdit en Afrique du Sud car il est perçu comme menaçant pour la sécurité. Avec ce morceau, Gabriel affirme son activisme dans la lutte pour les droits de l’Homme et contre la ségrégation et le racisme.

The Doors – The Unkown Soldier

Le troisième album “Waiting for the Sun” (1968) du groupe californien The Doors voit apparaitre la chanson The Unkown Soldier. Le titre fait référence à la guerre du Vietnam, mais particulièrement à la manière dont le conflit est traité dans les médias américains. Pendant les concerts, le public peut voir les membres du groupe appuyer leurs paroles par des gestes évocateurs. Robby Krieger vise ainsi Jim Morrison avec sa guitare comme s’il s’agissait d’un fusil pendant que le leader du groupe s’effondre en criant. Pendant ce temps, John Densmore, le batteur, imite le bruit d’une balle avec sa caisse claire.

Green Day – Wake Me Up When September Ends

Parue le 13 juin 2005, Wake Me Up When September Ends est issue du septième album de Green Day, “American Idiot”. Le titre témoigne ici dans un premier temps d’un mois de septembre bien douloureux pour le chanteur Billie Joe Armstrong. L’artiste perd ainsi son père à l’automne 1982, alors qu’il n’est âgé que de 10 ans. Par la suite, le morceau se politise et l’on comprend que le groupe fait référence aux attentats du 11 septembre 2001, marquant l’un des moments les plus funestes de l’histoire des États-Unis, et précipitant la guerre d’Irak et d’Afghanistan. Le clip témoigne quant à lui d’une histoire d’amour entre deux adolescents prenant fin car le jeune homme s’engage pour aller combattre au Moyen-Orient.

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