Marcia Higelin
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Son prénom est un clin d’œil à la célèbre chanson des Rita Mitsouko. Quant à son nom, elle le porte avec une évidente légitimité. Après deux single dont un en langue lingala (« Nzolani »), Marcia Higelin vient de sortir « Prince de Plomb ». Un disque dont elle a signé textes et musiques, qui ouvre sur l’instrumental « Lamentations spectrales » avant de nous embarquer avec les envolées lyriques de « Mauvais sort », le blues oriental de « Mélopée d’infortune« , le chant lancinant des « Larmes de crocodile » (et celui des baleines !)… Des histoires d’amour qui finissent mal en général… dans lesquelles son timbre incroyablement mélodieux est soutenu par un piano, quelques cordes et des choeurs.
La chanson, Marcia baigne dedans depuis ses premières brassières. Elle a même partagé une tournée avec son père Arthur H, comme choriste. Mais, avec ce premier EP, Marcia aborde un univers musical aussi audacieux qu’original.
Une chanson française vibrante d’émotion de cette artiste française, également la fille d’Arthur H, sur des arrangements raffinés où s’étend une profonde poésie. Dotée d’une vibrante interprétation vocale d’une grande puissance, ce morceau habité par une grande intensité est tout simplement poignant. L’habile mise en scène de ce clip aux qualités cinématographiques insuffle beaucoup de théâtralité à cette œuvre empreinte d’une magnifique sensibilité.
Marcia Higelin - Prince de Saba (Clip Officiel)
Quelques mots
Il y a beaucoup de douleur dans vos chansons ?
J’écoute beaucoup de pop anglo-saxonne où on parle beaucoup de ruptures, de trahisons. Au début, j’écrivais en anglais. Je me sentais plus libre. Puis, j’ai appris à apprécier ma langue maternelle. Je parle anglais mais je ne connais pas les secrets de la langue. Du coup, avec le français, je découvre le plaisir des mots. J’ai composé toutes mes chansons dans ma chambre. J’ai longtemps cru que je parlais d’amour et d’abandon mais en fait, il s’agissait de dépendance affective.
Vous allez mieux ?
Oui. Je viens d’ailleurs d’écrire une chanson sur le post-partum ! J’ai hâte de sortir un album, un vrai, avec plein de chansons.
Vous n’échapperez pas aux articles sur les fils ou les filles de… Cela vous agace ?
Pas vraiment. Je comprends que cela puisse intéresser certains médias. Mais cela peut devenir un inconvénient lorsqu’il y a un côté malveillant.
Vous avez songé à ne conserver que votre prénom ?
Au début, je ne voulais pas que l’on sache que je m’appelais Higelin. Cela a été un travail sur plusieurs années. Mais j’ai toujours été fière de mon nom. Je me souviens qu’au lycée, il n’évoquait pas grand chose pour mes camarades de classe. Seuls les profs réagissaient lorsque je me présentais.
Les choeurs sont omniprésents sur le disque…
J’adore ça. C’est un peu comme un zeste d’infini, une manière d’explorer une immensité d’octaves. C’est d’autant plus passionnant que ces choeurs sont assurés par des élèves du Cours Florent, qu’ils ont accepté de chanter dans mon salon et qu’ils ne sont même pas payés.
Tout comme les baleines que l’on entend dans « Les larmes du crocodile » ?
Sauf que je n’ai pas pu les faire venir dans mon salon ! La baleine est mon animal-totem, comme l’éléphant. Je suis fascinée par ce mélange de force et de sagesse. De plus, la baleine est une chanteuse !
Vous abordez des univers musicaux très différents ?
J’aime dire que je fais de la musique alternative. J’ai eu tellement d’influences. Je n’ai pas vraiment de recul sur moi.
Parmi vos influences, vous citez Beyoncé ?
Pour moi, c’est la plus grande performeuse de l’histoire de la musique. Je ne prétends pas m’inspirer d’elle mais je trouve qu’elle a des choses à apprendre à chacun d’entre nous. Récemment, quand j’ai tourné des clips, j’ai compris que du fait que j’étais jeune et que j’étais une femme, mon opinion n’était pas toujours bienvenue. Je savais ce que je voulais et ce que je ne voulais pas mais j’avais encore du mal à l’exprimer. J’ai alors repensé à cette phrase de Beyoncé: « I’m not bossy, I’m a boss » !
Sur la bonne voix
Votre voix a des inflexions lyriques et vous composez. Vous avez une formation musicale ?
J’ai suivi des cours de chant lyrique pendant quelques mois. J’aimerais prendre le temps d’apprendre à jouer d’un instrument pour m’accompagner sur scène. Je pianote et je gratouille de la guitare, juste assez pour composer.
Finalement, on n’échappe pas à son destin ?
Pour moi, cela n’a jamais été un débat. J’ai grandi dans un environnement où la musique a une place essentielle. C’est le langage de mon père. Je me sens légitime. Ma petite soeur Liouba chante aussi et elle fait du rap. Ce qu’elle propose est assez unique. Je la trouve incroyable.