Les plus belles chansons d’Arno
Le chanteur belge Arno nous a quittés le 23 avril 2022, après plus de 50 ans de carrière, de la formation de son groupe Tjens Couter à la parution de l’album de reprises Vivre en 2021.
Arno, nom de scène d’Arnold Hintjens, parfois aussi surnommé Arno Tjens, est un chanteur et acteur belge, né le à Ostende et mort le à Bruxelles. Trilingue, il a d’abord surtout chanté en anglais avant de privilégier le français et parfois le flamand. Parfois surnommé « Le Tom Waits belge » en raison de sa voix brisée, il a, au cours de sa carrière longue de cinq décennies, marqué la scène rock belge.
Iconoclaste et attachant, il fait de sa belgitude un art majeur qui a marqué la musique européenne par sa pudeur, ses textes touchants, parfois empreints de naïveté, et son sens de l’absurde. Il conserve toute sa carrière une image d’artiste décalé et provocateur, revendiquant sa liberté. Il aime à se présenter comme « lesbienne » et déclare n’avoir « rien à foutre » de la politique.
Retour sur les titres les plus emblématiques d’un artiste écorché à la voix éraillée et bouleversante.
Oh La La La (1981)
En 1970, Arno crée le duo Tjens Couter avec Paul Decoutere (disparu en 2021), devenu en 1980 TC Matic. Jusqu’en 1986, ils sortent plusieurs albums sous ce nom et quelques titres inoubliables. Dont Oh La La La, le tout premier succès du groupe, funk et décadent, au refrain scandé comme un slogan à chanter le poing levé. Arno ne cessera de l’interpréter sur scène, en version rock ou fanfare, avec la même rage de vivre ou dans l’album Future Vintage sorti en 2012.
Putain Putain (1983)
Avec Putain Putain que l’on trouve sur l’opus Choco paru en 1983, le subversif joyeux devient l’une des marques de fabrique de TC Matic. Une chanson à la fois en français, anglais et néerlandais, parlant notamment de bisexualité. Un titre rythmé montrant toute l’étendue des influences musicales d’Arno, qui mélange blues, rock et funk avec un plaisir non dissimulé. Il reprendra ce titre en solo dans l’album Vivre, puis Stephan Eicher et Stromae s’en empareront à leur tour.
Lonesome Zorro (1990)
En 1990, Arno sort l’album Ratata, dans lequel une chanson se démarque tout particulièrement, Lonesome Zorro. Un des textes les plus personnels du chanteur, même s’il fait exprès de ne pas se placer en narrateur. Un véritable cri intérieur pour ce blues sombre et prenant dans lequel s’immiscent des chœurs féminins. Il la chante à nouveau en simple piano-voix dans l’album Vivre et elle prend encore davantage aux tripes.
Les Filles du bord de mer (1993)
En 1992, Arno enregistre l’album Idiots savants à New York, qui sortira l’année suivante. Pour passer le temps au cours de son vol Bruxelles-New York, il achète un best-of de son compatriote Salvatore Adamo. Il y trouve le titre plutôt coquin Les Filles du bord de mer et décide de le reprendre. La chanson est réinterprétée à sa manière, clôt l’album et fait le bonheur d’Adamo qui n’hésitera pas à la chanter sur scène en duo avec Arno.
Les Yeux de ma mère (1995)
Arno vouait un amour sans borne à Lulu, sa mère, décédée trop vite, laissant l’artiste désemparé. Dans l’album À la française, sorti en 1995, on découvre une chanson-hommage bouleversante, Les Yeux de ma mère, texte autobiographique et poétique, devenu instantanément un grand classique de son répertoire. Le chanteur s’y met littéralement à nu et retrouve le petit garçon qui sommeille en lui. Le passage lacrymal obligé de ses concerts, au cours desquels elle revêt une dimension universelle.
Comme à Ostende (1995)
En 1960, Léo Ferré sort la chanson Comme à Ostende, créée en collaboration avec Jean-Roger Caussimon. Le succès est immédiat et place Ferré comme l’un des artistes à suivre. Un portrait tout en pluie de cette ville belge si chère à Arno, que ce dernier la reprend à sa manière en 1995, toujours dans l’album À la française, décidément bien personnel. Il enveloppe la chanson de sa voix grave et lui rajoute des nappes de rock sombres et entêtantes.
Solo Gigolo (2002)
Dernière chanson de l’album Charles Ernest, Solo Gigolo est un petit bijou en anglais, parlant de solitude et de temps qui passe. Il la réinterprète en piano-voix avec Sofiane Pamart dans son album de reprises Vivre, lui apportant de nouvelles nuances, tandis que sa voix se brise. Un moment d’émotion poignant.
Pauvres Diables (2013)
En 2013, Guillaume Gallienne frappe un grand coup en réalisant un premier film qui fera date, Les garçons et Guillaume, à table !. Multi-césarisé, il doit également ce succès à la chanson Pauvres Diables réinventée par Arno pour la bande originale du film. Une reprise originale de Julio Iglesias que l’on connaît mieux sous le sous-titre de Vous les femmes. Arno en fait une chanson personnelle, en totale adéquation avec le sujet du film.
Dance Like a Goose (2015)
Pour l’album Human Incognito, publié en 2015, Arno revient avec un album presque entièrement interprété en anglais et produit par John Parish, connu pour avoir travaillé avec Eels ou PJ Harvey. Entre rock et romantisme noir, l’album est parsemé de petits bijoux, dont Dance Like a Goose, chanson surréaliste sur l’alcool qui donnerait à tout amateur, des envies de sobriété. Un morceau puissant, parmi d’autres titres tout aussi impressionnants, pour l’un des albums majeurs de l’artiste. Arno n’a jamais cessé de se réinventer et Human Incognito en est l’une de ses plus belles preuves.
Oostende bonsoir (2019)
Pour son avant-dernier opus, Santeboutique, Arno redéclare sa flamme à sa ville natale, plus de 20 ans après avoir repris Comme à Ostende. Dans Oostende bonsoir, il parle à nouveau de solitude dans les rues de cette ville belge pas comme les autres, de ses bars où coulent des litres de bières, tandis que le ciel se teinte de nostalgie. Arno y fait également référence à l’un de ses peintres fétiches, Leon Spilliaert.
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Bonjour. MAM reste a votre écoute
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Musicalement
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