LAYLOW

Musique urbaine
Qui est Laylow, le rappeur de Toulouse capable de remplir l'Accor Arena en moins de 24 heures ?
Le saviez-vous ? Moins connu que Bigflo et Oli dans la Ville rose, Laylow – âgé de 28 ans – est lui aussi originaire de l’agglomération toulousaine…

C’est ce qui s’appelle réussir un grand coup !

 
 Le rappeur Laylow a annoncé mardi 30 novembre un concert unique à l’Accor Arena (ex-Bercy), prévu pour mars 2022.

Un rappeur originaire de Plaisance-du-Touch 

Le saviez-vous ? Moins connu que Bigflo et Oli dans la Ville rose, Laylow – âgé de 28 ans – est lui aussi originaire de l’agglomération toulousaine… et plus précisément de Plaisance-du-Touch (Haute-Garonne).  

Le jeune homme de 28 ans connait pourtant un succès fou avec son deuxième album, « L’Étrange Histoire de Mr. Anderson ». Sorti à l’été 2021, cet opus est déjà certifié disque de platine. Et pourtant, contrairement à Bigflo et Oli, le succès de Laylow n’a pas été aussi fulgurant. Quant à ses parents – originaires de Côte d’Ivoire et de Tunisie – ils n’étaient pas vraiment favorables à ce que leur fils se mette au rap. 

« La ville d’où je viens, Plaisance-du-Touch, vers Toulouse, est très calme et il n’y avait pas beaucoup de Noirs ou d’Arabes là-bas. Mes années d’enfance se sont bien passées, mais avec ma famille, on se sentait un peu différents des autres. Puis au début des années 2000 – j’avais autour de 10 ans –, j’ai regardé plein de clips sur MTV, ce qui m’a beaucoup marqué. C’était ça ma première influence. Je regardais les rappeurs à la télé et aussi des matchs de basket, avec des joueurs noirs qui ont des tatouages, des tresses… À cet âge-là, tu cherches un peu des genres de petits modèles », raconte Laylow – qui se fait rare dans les médias.

Il signe chez Barclay à 18 ans

C’est donc à Plaisance du Touch que Laylow – Jérémy Larroux de son vrai nom –  se met à rapper, dès les années collège. Vient ensuite le premier tournant : sa rencontre avec Sir’Klo, avec qui il sort deux EP prometteurs au début des années 2010.

Tout va alors très vite : s’ensuit une signature chez la prestigieuse maison de disque Barclay. « T’aurais pu imaginer ne serait-ce, ne serait-ce qu’imaginer hein, être en train de gratter l’album, en train de poser le dernier morceau d’un EP, que peut-être toute la France va écouter ?”, déclame-t-il dans « Roulette Russe » de manière quasi-prédictive en 2013. 

Pourtant, son aventure chez Barclay tourne court. « On a signé chez Barclay, alors que j’étais à peine majeur, ce qui était à la fois une bonne et une mauvaise chose. J’ai reçu une petite avance d’argent. Mais à 18 ans, je n’étais pas très malin. À Paris, il y a des gars qui sont super bien soutenus, mais dans le Sud, c’était différent, et j’ai fait quelques erreurs. Ils ont annulé mon contrat au bout de six mois, mais tout ça m’a donné de la motivation, je savais que je pouvais y croire », rapporte encore le Toulousain à Antidote.

Passionné de cinéma 

Il décide alors de partir à Paris, où il vit toujours aujourd’hui. Vient alors le déclic : »J’ai vraiment essayé de m’instruire en regardant des films et en écoutant des albums, qui n’étaient pas forcément mis en avant dans les médias », souligne-t-il.

Cela comptera pour la suite. Passionné de septième art, il s’oriente vers un master « cinéma » à l’université Paris-Diderot, où il rencontre un certain Osman Mercan, avec qui il fonde TBMA (pour Travis Bickles Mr. Anderson) , un collectif de réalisateurs de clips dont les pseudonymes sont inspirés de de Taxi Driver et de Matrix.  « Mr Anderson » est d’ailleurs le pseudonyme qu’il garde encore aujourd’hui pour signer les clips d’autres rappeurs (Nekfeu, Georgio…).

Mais revenons un peu en arrière… Sans maison de disque, Laylow choisi la voie de l’indépendance. Le chemin est forcément plus sinueux mais bien lui en a pris : sa carrière solo démarre réellement en 2016 avec le projet « Mercy ». S’ensuit plusieurs projets (Digitalova, .Raw, .Raw Z…) et collaborations prometteuses avec Wit ou encore Jok’Air. Mais Laylow décolle en février 2020, avec la sortie de son véritable premier album « Trinity », qui reçoit un joli succès d’estime (ce premier opus est devenu depuis disque de platine, ndlr). Le rappeur dénote alors par son univers atypique et complexe et ses clips futuristes et digitaux. 

Le succès du « rap digital »

Laylow ne s’arrête pas en si bon chemin. Son deuxième album, « L’Etrange histoire de Mr Anderson », est l’un des gros succès du rap français de l’année 2021. Une performance impressionnante tant cet album constitue un ovni en soi.

Annoncé par un court-métrage élégant de 22 minutes, Laylow poursuit l’exploration de son « rap digital », comme il aime à l’appeler, y délaisse un peu l’autotune et invite dans cet album plusieurs pointures du rap francophone, comme Nekfeu, Damso ou Alpha Wann. 

Le voilà désormais dans la cour des grands.. Aujourd’hui très suivi par son public, il donnera son premier concert à l’Accor Arena devant 20 000 personnes, au printemps prochain. D’où la question :  mais où s’arrêtera Laylow ?