Le célèbre morceau de Glenn Frey, décédé d’une pneumonie à l’âge de 67 ans, n’est pas aussi sentimental qu’il n’y paraît. Le «délicieux» hôtel dépeint en réalité un centre de désintoxication pour alcooliques et drogués.

Des paroles ambiguës et différentes interprétations

En regardant de plus près les paroles, on s’aperçoit très vite qu’Hotel California n’est pas une simple ballade nostalgique. L’endroit décrit serait une sorte de prison dorée dont la gérante serait une sorte de gourou. Personne ne s’échappe, les locataires seraient « des prisonniers de leur plein gré ». Ils dansent pour oublier des souvenirs, ou pour s’en remémorer d’autres. Le narrateur ne sait pas encore si cet endroit est le paradis ou l’enfer… Cette histoire a donné lieu à de nombreuses interprétations dont voici les plus célèbres :

  Hotel California chanterait la perte d’innocence, ancrée dans cette période d’excès des années 1970 aux Etats-Unis. La musique de l’époque et le talent des musiciens seraient étouffés par l’immense industrie. Les artistes seraient alors ces fameux prisonniers dont parle la chanson.

  Une autre hypothèse est plausible : l’hôtel serait un centre de désintoxication. L’établissement serait réputé parmi les rockeurs pour tenter de soigner différentes addictions comme les drogues dures ou l’alcool. Ces dépendances seraient personnifiées par une femme citée au début de la chanson. Pour ma part, les deux versions semblent cohérentes bien que la dernière soit la plus connue.

Le «délicieux» hôtel dépeint en réalité un centre de désintoxication pour alcooliques et drogués.

Le monde du rock est en deuil depuis que Glenn Frey, guitariste et membre fondateur des Eagles, celui-là même qui avait composé Hotel California, a succombé le 19 janvier 2016, à une pneumonie à l’âge de 67 ans.

Qui n’a pas fredonné un jour cette magnifique rengaine: «Welcome to Hotel California/ Such a lovely place/ Such a lovely face» ? Dès sa sortie dans les bacs en 1976, Hotel California s’est classé directement numéro 1 des charts aux États-Unis. Quarante plus tard, la chanson des Eagles, inspirée du We used to know de Jethro Tull, résonne toujours comme un long poème d’amour.

Si l’on ne prête pas attention aux paroles, l’hôtel «California» donne l’impression d’un endroit idyllique où l’on arrive cheveux au vent, sous le soleil, libre comme l’air. C’est d’ailleurs une photo du luxueux Beverly Hills Hotel situé à Los Angeles, que le groupe choisira pour illustrer la pochette de son album. Pourtant le titre, aussi romantique soit-il, cache une réalité bien plus sombre. Celle d’un homme en proie à une folie passionnelle.

La chanson qui dure plus de six minutes, un record pour l’époque, retrace en effet la fuite d’un individu, enfermé entre les quatre murs d’un hôtel, qui s’avère en réalité un centre de désintoxication dont il ne pourra jamais sortir. Comme le chantait l’artiste: «You can check out any time you like/ But you can never leave» («Tu peux quitter l’hôtel quand tu veux/ Mais tu ne pourras jamais partir»).

La passion dévorante du narrateur n’est pas explicitement dévoilée. Selon les propos de l’artiste Don Henley, les paroles du morceau «reflètent parfaitement l’esprit de l’époque, qui était une période de grand excès en Californie et dans le milieu de la musique.»

Drogue et alcool

La féminisation du vice est souvent associée à la drogue et à l’alcool. Tout au long de la mélodie, ces addictions sont omniprésentes. En effet, l’artiste évoque dans le premier couplet «la senteur tiède des colitas» (petits bourgeons), qui sont des joints de marijuana au Mexique. Plus loin dans le morceau, le terme «steely knives» (couteaux d’acier) ferait référence aux aiguilles de seringues.

Il semblerait que le narrateur soit également tombé sous le charme de l’alcool. «Please bring me my wine(…) / We haven’t had that spirit here since 1969 («Apportez-moi mon vin s’il vous plaît(…) / Nous n’avons plus cet alcool depuis 1969»).

Dans la droite lignée du Beat Generation qui dressait un portrait décadent de la jeunesse des années 1960 ou d’un Baudelaire dans ses Paradis Artificiels, la chanson Hotel California des Eagles incarne véritablement l’esprit libertaire de toute une époque.

Paroles et traduction

 

On a dark desert highway
Sur une sombre route du désert
Cool wind in my hair
Un vent frais passe dans mes cheveux
Warm smell of colitas (1)
La senteur tiède des colitas
Rising up through the air
S’élevant dans l’atmosphère
Up ahead in the distance
Devant, plus loin
I saw a shimmering light
J’aperçus une lumière vacillante
My head grew heavy, and my sight grew dim
Ma tête devint lourde et ma vue s’obscurcit
I had to stop for the night
Je dus m’arrêter pour la nuit
There she stood in the doorway
Elle se tenait debout dans l’encadrement de la porte
I heard the mission bell
J’entendis la cloche de l’église
And I was thinking to myself
Et je pensais en mon for intérieur
This could be Heaven or this could be Hell
Ça pourrait être le paradis comme ça pourrait être l’enfer
Then she lit up a candle
Puis elle alluma une chandelle
And she showed me the way
Et me montra le chemin
There were voices down the corridor
Il y avait des voix au fond du couloir
I thought I heard them say
Il me sembla les entendre dire

Welcome to the Hotel California
Bienvenue à l’Hôtel California
Such a lovely place
Quel endroit délicieux
Such a lovely face
Quel visage ravissant
Plenty of room at the Hotel California
Il y a plein de place à l’Hôtel California
Any time of year
Tout au long de l’année
You can find it here
Vous pouvez en trouver ici

Her mind is Tiffany-twisted, (2)
Son esprit est perverti par Tiffany
she got the Mercedes bends (3)
Elle a les courbes d’une Mercedes
She’s got a lot of pretty, pretty boys
Elle a plein de très, très beaux mecs
That she calls friends
Qu’elle appelle ses amis
How they dance in the courtyard
Comme ils dansent dans la cour
Sweet summer sweat
Douce sueur estivale
Some dance to remember
Certains dansent pour se souvenir
Some dance to forget
D’autres pour oublier
So I called up the Captain
Alors j’ai appelé le Capitaine
Please bring me my wine
Apportez-moi mon vin s’il vous plait
He said
Il m’a répondu
We haven’t had that spirit here since 1969
Nous n’avons plus cet alcool depuis 1969
And still those voices are calling from far away
Et toujours ces voix qui m’appellent de loin
Wake you up in the middle of the night
Qui te réveillent au milieu de la nuit
Just to hear them say
Juste pour les entendre dire

2 Comments

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