Je l’aime à mourir : ce tube de Francis Cabrel parti de nulle part, et qui aurait pu ne jamais voir le jour !

 

Un poème écrit pour son épouse, une guitare et moins d’une heure de magie : c’est ainsi que Francis Cabrel signe Je l’aime à mourir, le tube qui conquiert les cœurs depuis 1979 et traverse les générations. Alors qu’il n’aurait pu jamais sortir, ce titre s’est transformé en triomphe stratosphérique, dépassant les frontières et créant un succès international.

En 1979, Francis Cabrel peaufine son deuxième album, Les Chemins de traverse, avec dix morceaux déjà finalisés. Lorsqu’un ami lui montre une technique de picking à l’envers à la guitare (technique de pincement de corde avec un doigt), le chanteur s’essaye aussitôt. Résultat ? En à peine une heure, il réalise la mélodie de Je l’aime à mourir. Le texte, lui, repose sur un poème qu’il avait déjà griffonné pour son épouse Mariette ; rencontrée en 1970 à un concert, et avec qui il partage sa vie depuis plus de 50 ans.

L’auteur de la chanson culte La Corrida est souvent associé à une écriture lente et introspective, ce morceau tranche par sa spontanéité et sa simplicité. Je l’aime à mourir est avant tout une déclaration d’amour absolue, sans détour, qui trouve immédiatement écho dans le cœur du public. Avec son ton intemporel, la chanson devient un classique des romances francophones.

Un succès probant, même à l’international

Publié en single la même année que sa création, Je l’aime à mourir devient instantanément un phénomène. Le titre séduit par sa sincérité brute et son refrain entêtant. Résultat : plus de 700 000 exemplaires vendus, un record à l’époque pour Francis Cabrel, et une première place au classement des ventes en France et en Belgique. L’album qui l’abrite, Les Chemins de traverse, atteint le double disque de platine avec plus de 600 000 ventes. Encore aujourd’hui, ce single dont le clip atteint les 40 millions de vues sur YouTube, reste le plus gros succès de la carrière du musicien.

Francis Cabrel a aussi sorti une version espagnole de Je l’aime à Mourir

Dès 1980, Francis Cabrel enregistre une version en espagnol, La quiero a morir. Adaptée par Luis Gómez-Escolar, elle s’impose rapidement en Espagne et en Amérique latine, notamment grâce au chanteur Manzanita qui la popularise. Trois décennies plus tard, en 2011, la superstar Shakira reprend le titre en version bilingue français-espagnol. Sa performance, enregistrée à Paris, devient virale et se hisse au sommet, offrant une nouvelle vie à cette déclaration d’amour universelle. L’artiste français qualifiait cette reprise de « cadeau formidable« , ravi de constater la belle ampleur de sa création.

Plus de quarante ans après ce titre devenu iconique, Je l’aime à mourir reste l’un des plus grands succès de la chanson française. Fruit d’un hasard et d’une fulgurance créative, ce morceau improvisé à la dernière minute a offert à Francis Cabrel une place centrale parmi les voix emblématiques de la poésie musicale française. Un succès mérité qui a traversé les décennies, et qui continue aujourd’hui d’animer les plus grands fans. Au plus grand bonheur de Mariette, évidemment.