Comment Tourner et Réaliser un Clip de A à Z ?

 

Qu’est-ce qu’un clip et pourquoi en réaliser ?

Tout d’abord, qu’est-ce qu’un clip ? Question peut être bête me direz-vous ! Mais pensons aux copains qui se baladent sur ce site et qui ne connaissent pas forcément tous les aspects de la musique !

Ne me remerciez pas c’est normal ! Bon fini la rigolade, un clip vidéo est la mise en image d’une musique, d’une chanson, par une vidéo (courte ou longue, les deux sont envisageables).

Il sert à sublimer un morceau, à illustrer des propos tenus dans ce dernier, ou bien tout simplement l’accompagner.

Il permet un plus grand attrait de l’auditeur, du spectateur pour le morceau, car il est toujours plus agréable d’avoir ses petits yeux occupés et émerveillés lorsque l’on découvre quelque chose, et il est plus sympa de regarder des images et d’avoir le plus de sens possibles mis à contribution.

Vous l’aurez donc compris, pour optimiser la promotion d’une chanson, le clip vidéo est quelque chose d’incontournable, d’inévitable pour un artiste et son équipe, si l’on souhaite le bon déroulement de la promotion d’un morceau, et optimiser sa sortie.

Seulement, réaliser un clip n’est pas toujours chose facile. Il peut être assez simple, assez court, si le morceau ne nécessite pas un rendu forcément stratosphérique, ou si le budget est trop limité.

Mais il est toujours mieux de favoriser quelque chose d’assez travaillé, d’assez poussé pour attirer l’attention du spectateur.

Les possibilités sont multiples ; longue vidéo, court métrage, décors à couper le souffle, scénario à suspens, ou gros travail d’effets au montage, beaucoup de choses sont réalisables que ce soit à gros ou petit budget, accompagné de professionnels ou non…

Quelles sont les différentes étapes utiles à la réalisation d’un clip vidéo ?

 

1 – Déterminer le morceau qui va être mis en image

Le choix de la chanson qui va être clippé est déterminant. Il ne doit pas être fait à la légère.

Il s’agit de se vendre le mieux possible, que ce soit avant la sortie d’un projet / EP / album / mixtape, dans l’optique que les auditeurs aient envie de suivre l’artiste, ou alors de donner envie aux gens de suivre le chanteur en tant qu’artiste plus généralement, et qu’il voit sa communauté prendre de l’ampleur.

Il peut être bon de s’entourer de son équipe / label / proches afin de déterminer le single d’un projet, ou si tel ou tel morceau est plus intéressant à clipper qu’un autre.

2 – Décider de faire appel à des professionnels ou alors de plutôt réaliser le clip soi-même

Vous vous en doutez, ce point est l’un des plus importants parmi tous ceux qui vont se présenter à vous : entre les mains de qui allez-vous confier la réalisation de votre projet ?

Pour répondre à cette question, plusieurs possibilités s’offrent à vous :

Solution 1 : Faire appel à un (des) professionnel(s), des réalisateurs expérimentés, plus ou moins réputés, avec plus ou moins d’expérience, de matériel, etc.

 

À noter que, bien évidemment, ce parti pris nécessite un plus gros budget, généralement de plusieurs centaines d’euros, voire des milliers pour un projet plus ambitieux en termes d’accessoires, de décors, ou encore de travail au niveau du montage.

C’est généralement le cas des clips d’artistes plus reconnus, en général financés par les maisons de disques, ou les équipes qui produisent les artistes.

Solution 2 : Couper la poire en deux, c‘est-à-dire faire appel à des professionnels pour ce qui est du tournage, du cadrage, et vous occuper vous-même du montage (ou demander à quelqu’un de votre entourage qui aurait des bases en termes d’édition de vidéo).

Dans ce cas-là, le budget est divisé, donc beaucoup plus abordable et intéressant. Mais, également, il est naturellement nécessaire d’avoir quelques notions concernant les logiciels de montage.

Il en existe plusieurs, certains plus simples et plus intuitifs que les autres (Adobe Premiere Pro, Final Cut, Sony Vegas…).

Il suffit d’un peu de motivation et de temps à accorer à des tutos facilement trouvables sur internet, mais qui vous permettront d’économiser du temps et de l’argent à long terme (c’est mon cas personnel, étant artiste indépendant et ayant envie de faire des économies, j’ai réussi à apprendre les bases du montage vidéo, qui n’a rien de très sorcier).

Le rendu sera certainement moins impressionnant qu’avec l’appel à des professionnels, mais cela peut amplement suffire pour certains types de clips, notamment s’ils font partie des premiers que vous sortez, et que vous ne jouissez pas encore d’une fanbase importante qui attend avec impatience vos sorties et qui donnera des avis sur ces dernières.

Il est tout de même important de faire attention à ne pas trop rentrer dans la simplicité bête et méchante et tenter d’en sortir quelque chose de la meilleure qualité possible dans un souci de vous vendre toujours de la meilleure des façons possibles.

Solution 3 : Vous occuper vous-même de la totalité du projet

Prendre en charge toute la gestion du projet vidéo de A à Z vous demandera naturellement plus de travail, mais c’est de loin l’alternative la plus intéressante en termes de budget et de dépenses, permettant logiquement des économies.

Il vous est possible, si vous choisissez cette option, d’opter pour la location de matériel auprès de magasins spécialisés (les choix de boitier, objectifs, stabilisateurs ou encore lumières y sont en général nombreux, et vous pouvez vous en tirer pour un peu plus d’une centaine d’euros pour la location d’un matériel de qualité plutôt correcte pour une journée de tournage).

Cependant, les solutions les moins chères et les plus simples (mais tout aussi utiles, pratiques et réalisables comme me l’ont prouvé mes expériences personnelles) concernent l’utilisation de matériel de tournage à portée de main, si l’on en dispose.

Le principal exemple reste le smartphone, qui permet de faire beaucoup de choses, et de plus en plus avec l’avancée des technologies, des qualités de photos & vidéos qui ne cessent d’évoluer avec les nouveaux modèles qui sortent en continu, ou alors emprunter du matériel à un ami, une connaissance qui en aurait déjà, cas plus rare, mais envisageable avec un peu de recherches dans son entourage, ses contacts.

Cette alternative m’a sauvé la vie plus d’une fois. Il suffit juste de se creuser la tête et ne pas hésiter à s’impliquer pleinement dans son clip, ne pas être effrayé par la charge de travail.

Les éléments pouvant vous aider à faire ce choix crucial sont :

  • Dans un premier temps, votre budget. C’est en effet le point le plus important à prendre en compte, car c’est le principal point qui, quoiqu’il advienne, vous permettra ou non de réaliser ce que vous avez en tête. Il est donc très important de déterminer à l’avance le budget que vous pouvez / voulez mettre dans votre projet de clip vidéo.
  • Dans un second temps, l’autre élément à prendre en considération pour réaliser ce choix est l’ambition que vous avez concernant le visuel de votre morceau, les idées vers lesquelles vous avez l’intention d’aller, ce que vous voulez atteindre comme rendu, comme qualité. Ce sont les points que nous allons aborder dans la prochaine étape de cet article.

3 – Comment trouver des idées de contenu de clip ?

Tout d’abord, le choix du morceau qui va être mis à l’image sera vraisemblablement le premier élément qui vous apportera une direction plus ou moins précise de ce que vous allez mettre à l’image.

Le titre, le thème, les paroles, l’ambiance, l’atmosphère du morceau représentent des ouvertures, des bases d’inspirations pouvant être essentielles pour le choix du contenu de votre visuel.

Les meilleures façons de faire sont de s’imprégner entièrement de l’atmosphère du morceau et réfléchir, seul ou avec l’équipe avec laquelle vous travaillez, ou bien de regarder beaucoup de visuels (clips, films, photos…) pour vous inspirer, vous donner des idées, sans pour autant plagier le travail de quelqu’un d’autre, ce qui ne peut que vous desservir et dévaloriser votre travail, votre chanson, ainsi que votre image.

Vous pouvez aussi, si vous bloquez, fonctionner avec des brainstormings, des regroupements d’idées multiples, des réflexions moins précises, mais qui, une fois associées entre elles, et triées, peut vous donner une ligne directrice, voire l’idée finale.

Si vous travaillez avec des professionnels, vous pouvez tout autant avoir votre mot à dire sur ce qui va être utilisé à l’image, que les laisser s’occuper des idées et construire complètement leur plan.

Enfin, si vous avez de la chance, l’idée vous viendra toute seule, sans forcer, avec un petit éclair de génie. Mais je vous conseille de ne pas trop compter sur cette possibilité-là, n’est pas Jimmy Neutron qui veut…

À partir de là, les possibilités sont infinies (quoique tout de même dépendantes de votre budget, mais cela ne devrait pas vous refroidir ou vous freiner pour autant).

Pour citer certains des exemples les plus communs, nous pouvons avoir :

  • Storytelling (mettre en image une histoire, en général qui se rapporte plus ou moins au thème du son).
  • Scénario (raconter une histoire quelconque, mais réfléchie avec une intrigue, un élément perturbateur, des péripéties, etc., et surtout du suspens qui va donner au spectateur l’envie de rester jusqu’à la fin du clip. C’est du travail et cela demande généralement l’obligation de faire appel à des acteurs ou figurants, faire appel à des amis ou jouer vous-même, mais quoiqu’il arrive, si cela est un minimum bien réalisé, c’est une plus-value).
  • Filmer devant un fond vert (bonne alternative si vos idées ne sont pas réalisables avec des décors réels, mais cela demande que la personne qui d’occupe du montage et des effets soit relativement qualifié et expérimenté afin de ne pas rentrer dans l’amateurisme ou le kitsch, puis, vous serez surement soumis à des coûts supplémentaires pour la location du studio, qui sont nombreux en France et sur Paris).
  • Utiliser des fonds blancsnoirs ou de couleur (Alternative intéressante, car il aura un rendu simple, pas trop chargé si cela est ce que vous recherchez. Le petit inconvénient sera le manque d’identité du visuel, car il existe déjà plusieurs clips utilisant ce procédé-là, mais si le clip se veut simple, s’il s’agit d’un court format ou alors d’un freestyle, le fond uni peut être très intéressant et efficace. Ici, le même problème de coût dû à la location du studio sera très certainement à prendre en compte, mais il existe d’autres façons de faire, en récupérant des rouleaux de fonds de la couleur adéquate, ou si vous avez la possibilité de peindre un mur chez vous ou dans un endroit que vous auriez éventuellement à disposition).
  • Street clip (probablement le style de clips le plus commun, le plus utilisé et le plus simple, notamment dans la branche musique urbaine, rap, hip-hop… Il vous suffit juste de trouver une rue, un parking, un monument, un décor un peu intéressant qui se trouve en bas de chez vous ou dans votre ville, dans votre région, et c’est parti ! Si vous voulez utiliser ce procédé, mais sans tomber dans la facilité, vous pouvez y apporter des éléments artistiques supplémentaires pour sublimer vos décors ; voitures, fleurs, couleurs, animaux ou tout simplement ramener du monde).
  • Décors plus aérés, naturels (montagnes, grandes plaines vertes ou fleuries, plages, mer… la nature vous offre autant de possibilités pour donner un grand bol d’air à vos clips, et époustoufler les spectateurs. Cela demandera peut-être un budget voyage, à moins que l’endroit dans lequel vous vivez ne vous permette cette alternative. Les clips du groupe de rap PNL sont un bon exemple de ce parti pris).
  • Lieux sombres ou en intérieurs, accompagnés ou non de lumières de couleurs (hangars, salles, néons, leds de couleurs, plateaux ou set-ups plus élaborés avec des décors crées pour l’occasion… Toutes ces bribes d’idées sont également des ouvertures sur des possibilités quasi infinies).

Bonus : ne pas hésiter à jouer sur les vêtements, les tenues, les couleurs… afin d’apporter un cachet supplémentaire à votre imagerie. De nos jours, c’est un aspect non négligeable dans l’espace musical. Vous pouvez faire appel à un styliste ou vous débrouiller par vous-même.

4 – Le tournage

La partie tournage dépendra de la disponibilité des lieux auxquels vous voulez accéder pour votre visuel, des personnes qui vous accompagneront pour la réalisation de ce dernier, ce que vus aurez prévu, déterminé, ainsi que votre disponibilité à vous.

À prendre en compte : faites preuve d’organisation, de discipline et de professionnalisme lors du tournage afin qu’il ne soit pas un calvaire pour vous et l’équipe qui travaille dessus, que cela ne desserve pas le rendu final, et pour que les personnes avec qui vous travaillez aient envie de retravailler avec vous.

5- La partie post-production (montage)

Si elle se trouve entre les mains d’une équipe professionnelle à qui vous avez fait appel, fixez une deadline (une date limite) avec eux.

N’hésitez pas à demander quelques modifications, changer quelques détails et discuter avec eux lorsqu’ils vous envoient les toutes premières versions du clip.

Attention à ne pas être trop exigeant pour rien, il faut aussi laisser les réalisateurs exprimer leur travail, leur identité et leur créativité pour le bien artistique de votre clip, et pour privilégier les bonnes relations avec ces derniers, que la derrière partie du projet, soit agréable pour tout le monde.

Veillez à ne pas être trop gentil non plus, vous avez payé pour une prestation, et ce qui en ressortira sera votre image, vous devez donc pouvoir être satisfait du rendu final.

Si vous vous occupez vous-même de cette partie, prenez le temps qu’il faut pour regarder toutes les images, choisir vos plans (vous ne pourrez pas tout utiliser), apprendre à utiliser le logiciel, à vous familiariser avec (à l’aide de tutoriels par exemple), tester des choses, différentes possibilités, revenir sur votre rendu…

N’hésitez surtout pas à montrer aux gens qui vous entourent afin d’avoir des avis extérieurs sur l’effet que le clip produira aux spectateurs si vous avez peur de ne pas avoir le recul nécessaire pour en avoir la capacité vous-même.