Un disque très intime
Fred Denise propose aujourd’hui un set de compositions acoustiques guitare / voix,
parfois agrémentées d’un melodica ou d’un ukulele ; aux influences rock, punk, reggae et chanson française… mêlant poésie et ironie et portant un regard acerbe sur la société.
Il chante en français surtout, en anglais un peu.
Tout a commencé évidemment au lycée avec la création d’un groupe de reprises qui ambiance rapidement les soirées étudiantes de la région rouennaise… au siècle dernier !
Après de longues années de pause et une migration vers le sud toulousain, il remet le couvert avec un nouveau groupe de reprises puis un duo acoustique. Les compos arrivent alors en nombre. Le duo ouvrira notamment pour Kurt137, le fameux groupe de punk toulousain, Dead Married ou encore les Landais de Fahrenheit.
Mais le covid et ses confinements aura raison de ces projets.
Une question se pose alors : que faire de ces chansons qu’il a écrites et composées, et qu’il aime ?
Grâce à l’émission « Let’s Rock Avec Denise » qu’il anime sur le web et aux rencontres d’autres artistes solo qui lui montrent que oui, c’est possible d’être seul et qui l’encouragent, il reprend sa guitare, remonte un set en mode solo et fait revivre ses chansons.
Rapidement, après quelques concerts à domicile, il fait la première partie de Quintana Dead Blues Experience début 2023, ce qui marquera le réel point de départ de ce projet.
Il participe ensuite à la Fest’Yves, festival d’artistes solo à l’Usine à Musique de
Toulouse avec Quintana Dead Blues Experience, Lise Cabaret, Mistiti (ex Beru) et Délit de Sale Gueule.
Il ouvre aussi la release party des fameux Fils de Joie en mai 2023 à Toulouse.
En août 2023 on le retrouve dans les Hautes Pyrénées avec Fugu (ex Pastik Planet)
et les punks de Patator.
Il est alors temps de passer à l’acte et d’aller enregistrer en studio.
Début 2024, c’est chose faite et un Ep est enregistré chez Plume (Kurt137, Sidilarsen, les Sheriff…).
L’Ep ‘Otherside’ est sorti en cd, en 33 tours et sur les plateformes le 24/04/24.
Il comporte 7 titres acoustiques guitare / voix, quelques arpèges de basse, et un peu de melodica. Mais aussi, on notera la présence de Caroline Menrath violoncelliste sur 2 titres, avec en bonus une version violoncelle / voix du titre Otherside.
Il y évoque crûment, avec sûrement un peu de poésie, ce qu’il peut traverser, ressentir, voir, entendre dans son quotidien. C’est un disque très intime et personnel mais qui devrait parler à beaucoup puisqu’il y aborde des thèmes comme l’amour, la folie, la mort… la vie en somme !
‘Otherside’ a été présenté d’abord à Rouen, ville natale de Fred le 10 mai 2024 puis à Toulouse le 8 juin chez Axis Musique avec Fugu et No Faith in Medicine.


A la rencontre de Fred Denise
Vous défendez sur scène votre dernier album ou on vous vois jouer de plusieurs instruments, faire une performance avec un looper, quel est votre parcours musical ?
En préambule, il faut savoir que je suis né dans la région de Rouen, en Normandie.
Aussi loin que je me souvienne j’ai cette impression d’avoir toujours été baigné dans la musique,
que ce soit en voiture pour partir en vacances avec Abba, Christophe ou autres de cette génération, ou à la maison avec la présence d’un piano et ensuite de guitares.
Mes parents m’ont beaucoup poussé à faire de la musique, depuis tout petit, mais c’est quand ils ont décidé de me laisser tranquille que j’ai attrapé une guitare qui ne m’a ensuite – presque – plus lâché !
On est là dans les années 90 et j’apprends vite mes 1ers accords pour pouvoir m’accompagner.
Et puis c’est l’époque des Guitar Heroes, de Nirvana etc..
Un copain de lycée s’est acheté une guitare électrique mais vite lassé il est passé à la batterie, j’ai alors récupéré la guitare. On voulait faire comme nos idoles et aussi jouer très vite, on a « appris » en même temps, et on a très vite démarré les concerts. On ne doutait de rien à l’époque. On a quand même fini quelques années plus tard à enjailler la plupart des soirées étudiantes de la région rouennaise !
Le groupe s’appelait ‘Otherside’ ! Et c’est à cette époque que j’ai écrit « Otherside » ! Vers 1997.
On a fini nos études et nos rapports se sont distendus.
J’ai quitté Rouen pour Toulouse en 2005, et je n’ai pas touché ma guitare pendant une dizaine d’années.
C’est en emménageant dans la maison que j’occupe aujourd’hui que j’ai rencontré un voisin, un autre Fred, alors bassiste d’un groupe de reggae et à qui j’ai vite proposé de monter un groupe de reprises plutôt rock.
Je suis reparti de zéro.
On a fait 1 concert par an pour nos voisins mais on se marrait bien!
Dans le même temps, Fred m’a proposé de monter un duo acoustique, et les compos sont arrivées
alors en nombre.
C’est aussi l’époque de mon émission ‘Let’s rock avec Denise’ qui va me permettre de rencontrer plein d’artistes !
Avec Fred on partait de loin mais on a quand même fini par ouvrir pour Kurt137, Dead Married ou
encore les landais de Fahrenheit.
Puis Fred a eu d’autres projets.
Qu’est ce que j’allais bien pouvoir faire avec toutes ces chansons que j’avais écrites..
J’ai eu la chance à ce moment là de rencontrer, grâce à mon émission, des artistes solo comme par exemple Lise Cabaret, qui m’ont montré qu’un set solo acoustique pouvait tenir la route.
J’ai donc réarrangé mes titres, reconstruit un set, et après plusieurs concerts chez moi d’abord, puis chez des copains je me suis lancé !
Et c’est grâce à Pat Kore (Kurt137) que cette aventure a pris un réel tournant puisqu’en mars 2023
j’ai ouvert pour Quintana Dead Blues Expérience pour mon 1er vrai concert solo!
Cette date marque le point de départ de ce projet.
Ensuite j’ai fait peu de concerts finalement mais j’ai beaucoup de chance car j’ai fait de jolies dates : un mini festival à l’usine à musique, l’ouverture de la release party des Fils de Joie, Fugu et Patator dans le 65 !
On est fin 2023 et il est temps de passer à l’acte et d’aller en studio.
J’irai, sur les conseils de Pat, enregistrer chez Plume, qui a commis par exemple le dernier album
studio des Sheriff, de Sidi Larsen ou encore de Kurt137.
L’Ep, (Otherside) sortira en avril 2024, en cd, vinyle et sur les plateformes.
Ma démarche est peut-être assez singulière. En effet j’ai fait d’abord cet ep pour moi, pour fixer quelques textes et mélodies, avoir un bel objet.
En vendre et le partager est un plus évidemment, mais je l’ai fait d’abord pour moi. Et j’ai essayé de
le faire « à fond », c’est à dire que comme il n’y en aura (aurait ?) peut-être qu’un seul j’ai décidé de le
faire pleinement, avec des CD, des vinyles, bientôt un clip etc.
Pour en revenir à la question de mon parcours musical et pour la faire courte je dirais que je suis
autodidacte et plutôt dilettante…
A travers vos textes qui semblent évoquer des thèmes qui s’inspirent de constats autour de vous, voire personnels, est-ce également un moyen de faire passer des messages ?
Mes textes en anglais un peu et en français surtout reflètent surtout ce que je peux traverser, voir,
entendre, ressentir dans mon quotidien.
La langue des chansons s’impose d’elle même, mais je préfère le français car mon objectif est d’être vite et facilement compris. Disons que le message est plus clair et passe sans filtre.
Mes chansons sont effectivement un moyen de dire des choses.
D’ailleurs, sur les conseils d’Olivier de Joie (Les Fils de Joie) je suis en train de réécrire quelques
textes existants en français, on verra bien ce qu’il en ressort !
Pour vous, des thèmes mélancoliques, mais une façon de les chanter et une présence sur scène bien vivante, sont ils encore tabou aujourd’hui ?
Je pense que rien ne doit être tabou.
Les thèmes que j’aborde peuvent être lourds en effet, mais j’essaie de ne pas tomber dans le pathos.
Et de toutes façons c’est aussi ça la vie. Je ne raconte que des histoires.
J’essaie aussi de prendre des contre pieds, c’est-à-dire chanter des choses graves mais sur une jolie musique par exemple, et je me sens bien vivant sur scène !
Pour en revenir à ta question, j’ai été voir Saez il y a peu, et il remplit des zéniths avec des thèmes et des textes plutôt mélancoliques et en les incarnant de manière très vivante.
Je n’envisage évidemment pas de devenir une star, j’en ai rien à foutre. Ce que je veux c’est jouer, et dire ce que j’ai à dire. Bien entendu, si les gens suivent et que je vends quelques disques c’est un plus!
Quelle est la place du rock, de la scène indé avec le formatage musical vers lequel on tend ? et l’ indépendance est il justement un moyen de convaincre et diffuser votre style propre ?
Je te répondrai par une question, en effet est ce que finalement la place du rock, inde de surcroît,
n’est elle pas underground ?
Les scènes locales sont très riches et proposent une multitude de choix et de manières de s’exprimer.
Je connais plein de groupes qui ne seront jamais diffusés sur les radios mainstream mais qui
proposent des choses de grande qualité.
Le formatage est réel, mais c’est le problème des « formateurs » et des « formatés »! Qu’ils se
débrouillent entre eux !
Pour ce qui est de la diffusion, effectivement quand tu es complètement indé, les portes sont bien
entendu plus difficiles à ouvrir. Mais être indé ne signifie pas forcément être tout seul, tout le monde te dira qu’il faut savoir s’entourer.
Bon, perso je fais tout tout seul, ce qui est très chronophage et avec une efficacité moindre qu’avec une équipe de spécialistes.
En plus quand tu es tout seul, et indé, tu finances tout tout seul.. donc des choix s’opèrent. Et puis comme j’écrivais plus haut je fais les choses pour moi, le reste…
J’avoue aussi que des personnes veillent sur moi et mon projet avec beaucoup de bienveillance…
J’ai de toutes façons passé l’âge de rentrer dans des cases, je fais ce que je veux et comme je le veux.
Le mot de l’artiste
Soyons libres ! Et curieux-ses !
Portrait chinois : si vous étiez ?
un son : un truc doux, qui berce mais aussi lancinant et qui finit par déranger.
Instrument : micro
morceau : welcome to the jungle
clip : je ne suis pas hyper fort en clip…
un personnage : Meursault ou Candide !
Ton actu, des projets ?
Je jouerai le 17 avril à la ‘Al Karmel Gallery’ 15 rue Pargaminières à Toulouse à l’occasion du
vernissage de l’expo photo ‘Gaza 2001 – Fenêtre sur la vie’ de Laurent Loubet.
En septembre, il devrait y avoir une super date, mais elle reste à confirmer.
21 octobre à La Pistouflerie avec Fugu.
Je suis en train de bosser sur un clip, qui devrait être fait avant l’été.

Quelques accords grattés à la guitare installent une tension. Sourde. Qui plane au-dessus. Tout autour. En dedans. Qui nous saisit.
Heureusement, la guitare toujours simple et directe s accorde à merveille à la voix ’ chaude de Denise. Il en ressort alors une impression de réconfort malgré la dureté de certains morceaux.
Voilà ce qui fait le corps de cet album. Ici, point de récit fantasmé. Point d élucubration. Fred Denise nous livre crument ce qu il traverse, ce qu’ il voit. Ce qu’ il entend. Ce qu’ il ressent. Ce qu’ il vit.
C’ est un album très personnel que vous posez entre vos oreilles. Confectionné avec une sincérité qui agrippe. Tissé des liens sensibles qui nous unissent en tant qu’ humains. Un album qui ébranle derrière son apparente simplicité.
Un album qui illustre pleinement la phrase d Oscar Wilde “Nous sommes tous dans le caniveau, mais certains d entre nous regardent les étoiles. ”.
Voilà ce que vous offre Fred Denise. »
« punked77 blog » pour ces mots.

