j’fais ça pour ce petit qui a construit sa vie sur un dernier aurevoir.

MON PREMIER PROJET « DERNIER AUREVOIR »

                    Laissez vous porter et embarquez dans son univers     

 

Comment et quand as-tu commencé la musique ?

J’ai commencé à faire de la musique à six ans, parce que mes parents m’ont inscrit au conservatoire, sans que je sache de quoi il s’agissait. Jusqu’à la fin du collège, j’ai fait du solfège et de la batterie, pour laquelle je ressentais quelque chose de très fort quand j’en jouais. J’ai commencé également à écouter du rap français, avec Sexion d’Assaut. C’est le premier style que j’ai vraiment écouté, outre Michael Jackson et d’autres artistes américains que mon père mettait.

Vers 14-15 ans, j’ai quitté le conservatoire, pour me réorienter dans une structure associative de Perpignan, la Casa Musicale, qui s’adresse aux jeunes qui veulent faire de la musique urbaine. J’ai participé à des ateliers d’écriture et à des séminaires avec les rappeurs Gros Mo et Nemir. J’ai fait mes premières sessions studios avec Gros Mo, ce qui m’a immédiatement apporté une rigueur musicale. Sur les conseils de Nemir, j’ai pris des cours de chant pendant un peu plus d’un an, ce qui m’a donné de bonnes notions pour travailler. J’ai d’abord fait un duo avec une de mes amie, Gabriela Verena, qui est aussi dans le milieu de l’influence, et c’est ainsi que j’ai posté des vidéos de rap sur Instagram, ce qui m’a permis de me faire un peu connaître.

Peu à peu, Nemir nous a fait comprendre qu’il ne fallait pas hésiter à aller sur Paris pour s’épanouir musicalement. J’y suis donc allé à chaque vacances scolaires pour me faire des contacts, avant d’y emménager pour mes études supérieures. J’ai alors pris le nom de Besufekad, et je me suis tourné vers un style afro, parfois funk brésilienne, qui me correspondait plus, avec un univers plus construit, plus détaillé, moins Instagram. J’ai donc profité d’être à Paris pour m’affirmer et essayer de professionnaliser au maximum.

J’ai choisi le nom Besufekad, qui signifie « avec sa permission » en amharique (langue parlée en Éthiopie), car ce nom à un sens profond pour moi : toute ma vie a été guidée par une forme de destin bienveillant, une étoile qui m’a sauvé dès la naissance.

Comment décrirais-tu ta musique  ?

Ma musique est sincère, honnête, à mon image. Je déborde d’énergie, mais je sais aussi me calmer, être sérieux. Mes instrumentales sont très afro, parfois afro house ou brésilienne, donc ça bouge, mais on reste sur des paroles et des thématiques tristes, basées sur l’identité, sur l’amour et plus spécifiquement les amours déchus ; des thèmes assez tristes, mais le tout en dansant.

Au fond, on se ressemble tous d’une manière ou d’une autre, nous avons tous plus ou moins les mêmes émotions, les mêmes ressentis. C’est ce que j’essaie de dire à travers mes textes : celui qui souffre n’est pas tout seul et nous vivons tous ces moments-là. Il y a une unité à aller chercher dans une sorte de douleur commune. Et la souffrance n’est pas forcément grave, elle peut être légère, mais dans tous les cas c’est bien d’en parler à travers la musique, pour la dédramatiser.

Quel est ton processus créatif ?

J’écris les textes seul, en revanche pour la partie musicale je travaille principalement avec Hugo Toral, qui était d’ailleurs mon DJ aux Déferlantes. On se connait depuis très longtemps, on se côtoyait à l’école où on avait une classe d’écart, jusqu’à l’année dernière où suite à son stage au Wisseloord Studios à Amsterdam, il a rencontré des personnes que je connaissais. Il a été tellement surpris que des personnes du milieu de la musique connaissent quelqu’un de son village, qu’il m’a contacté. Depuis ce jour on fait tout ensemble, sous forme de sessions de travail. On cherche, on compose, on discute énormément, on essaie de définir la couleur qu’on veut donner, on se met d’accord sur l’inspiration, on écoute beaucoup de musique, parfois on regarde même des films. C’est comme ça qu’on a fait nos meilleurs sons, à la maison. En studio on met surtout nos maquettes au propre, mais la création pure se fait dans les endroits où on vit. Hugo fait aussi les mix et le mastering.

La création d’un son commence toujours par la prod, avec une base mélodique. Ensuite, on ajoute les percussions, on donne la couleur, le style. Puis on mets des samples, des instruments à vent…  Une fois qu’on a une bonne maquette, je topline. Puis j’écris directement si je suis dans l’émotion, où alors on exporte le son et je me laisse un peu de temps pour ne pas bâcler l’écriture, faire d’éventuelles modifications.

Quelles sont tes influences ?

Luidji est mon artiste français préféré. J’adore ce qu’il fait, il m’a même inspiré pour ma DA visuelle. Je suis très influencé aussi par Nemir et Gros Mo, parce que j’ai grandi avec eux et qu’ils ont fait évoluer ma musique.

Pour ce qui concerne l’écriture, même si je n’en fais pas, j’écoute beaucoup de rappeurs comme Booba, Beeby, STI, Alpha Wann…, car je trouve qu’il y a une certaine exigence au niveau du texte chez ses rappeurs, or à mon sens le texte est primordial dans un son.

Pour la partie mélodique, je dirais Hamza, Aya Nakamura, ou même sur la scène internationale Tems et Wizkid. Mais  j’essaie surtout de me perdre, de chercher une couleur, une tonalité. Je vais sur YouTube pour trouver des sons très précis, par exemple tel type de musique qui se fait seulement à Abidjan, à Addis Abeba, à Yaoundé… Par exemple, pour notre morceau « Colorée », avec Hugo nous avons samplé les voix d’une chorale de lycéennes en Afrique de l’Ouest. J’essaie d’écouter tout ce qui se fait en Afrique et au Brésil, pour respecter ce style, et ne pas le faire grossièrement.

 

             

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