Si vous pensez que cette chanson est une chanson d’amour, ôtez-vous cela de l’esprit.
JUKEBOX vous emmène déambuler dans le vrai sujet de la chanson de Johnny Hallyday parue en 1976.
JUKEBOX : Le podcats qui fait bavarder la musique
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Johnny Hallyday – Requiem pour un fou (Audio Officiel) – YouTube
Sortir ces histoires des méandres de l’oubli me passionne.
Les chansons racontent l’histoire, parfois compliquées, de leurs auteurs, notre histoire collective, celle de l’humanité.
La grande Histoire et la petite s’y mêlent.
Les chansons donnent la parole à ceux qui ne l’ont pas ou plus.
Elles parlent de lutte, d’amour, de douleur, d’espoir, elle racontent la vie, notre vie,
Une chanson, c’est d’abord une alchimie magique entre un texte et une mélodie, mais c’est aussi une passerelle entre les générations, elles se transmettent parce qu’elles sont attachées au passé et tournées vers l’avenir.
JUKEBOX : Le podcast qui fait bavarder la musique
Imaginé et réalisé par Maria Canel Ferreiro et Sami Randazzo
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- Orateur #0
Jukebox, l’émission qui fait bavarder la musique. Mon art est du rocher.
- Orateur #1
Jukebox, je vous préviens, n’approchez pas, que vous soyez flic ou bateau, je tue celui qui fait un pas.
- Orateur #0
La chanson de Johnny Hallyday, Requiem pour un fou, raconte du point de vue masculin et de façon un petit peu trop romancée, un féminicide, mot qui lors de la sortie de ce single en 1976 n’existe encore, ni dans la loi, ni dans le vocabulaire courant. Pourtant ce mot apparaît pour la première fois en 1652, dans une pièce de théâtre de Paul Scarron. Je ne veux pas stigmatiser cette chanson que j’aime. Elle reflète simplement l’absence de conscience des violences faites aux femmes et la trop lente émergence de celles-ci. Si vous tapez le titre de cette chanson sur Wikipédia, vous apprendrez que Requiem pour un fou est une chanson d’amour. Euh non, pas de confusion s’il vous plaît, merci. Pour l’année 2022, on estime à 89 000 le nombre de féminicides dans le monde, dont 47 000 causés par un partenaire intime ou un membre de la famille. Ce qui équivaut à une femme ou une fille tuée toutes les 10 minutes et plus d’une fois sur deux dans son foyer, c’est-à-dire là où elle devrait être en parfaite sécurité. La mécanique est souvent semblable. Une femme veut quitter un homme. Ce peut être un partenaire, un mari, un compagnon, un frère, un père. Cet homme n’est pas assez mature émotionnellement pour accepter que cette femme veuille prendre ou reprendre son autonomie. Comme si cette femme lui appartenait. Comme si cette femme était une partie de lui et qu’en le quittant, elle l’écartelait. Prisonnier des stéréotypes masculins qui régissent notre société, encore bien marquée par le patriarcat, il semble que tous les intervenants ont du mal à agir et à réagir dans ce type d’affaires. Il y a pourtant souvent de nombreux signes avant-coureurs. Des interdictions, des insultes, des coups, des fractures, des hospitalisations, des plaintes et des interventions policières. Généralement, il s’agit d’une spirale de violence qui s’intensifie avec le temps. En France, 80% des auteurs de féminicides avaient déjà été signalés à la police avant leur crime.
- Orateur #2
Ce combat commence par l’éradication des violences faites aux femmes. C’est un combat que nous devons gagner sur la violence du quotidien. mais aussi sur des représentations perverties de la relation entre hommes et femmes.
- Orateur #0
Ces femmes sont tuées par des coups, par balles, au couteau, brûlées vives, vitriolées. L’agresseur manifeste ainsi une haine profonde des femmes. Pendant des siècles, le crime passionnel, considéré comme le summum de l’amour, n’était pas pénalisé. Et cet héritage pèse bien lourd dans notre société. L’inexistence du mot féminicide qui a fait son entrée dans le dictionnaire seulement en 2015 est aussi significatif. Sans l’existence de ce mot, un tel acte était qualifié de crime, mais sans prendre en compte le contexte particulier du crime, c’est-à-dire le rôle que joue le sexe de la victime. Quand le mot féminicide n’existe pas dans l’instrument judiciaire et dans le vocabulaire, comment faire évoluer les mentalités ? Les féminicides causent annuellement dans nos pays davantage de décès que le terrorisme. A ce jour, seuls trois pays de l’UE ont légiféré contre les féminicides. L’Italie, la Belgique et l’Espagne. Alors même que la Convention d’Istanbul, le premier instrument juridique sur la prévention et la lutte contre la violence faite aux femmes et la violence domestique, la Convention d’Istanbul a été ratifiée par 45 pays européens. L’Espagne, qui consacre près de 200 millions par an à la lutte contre les féminicides, est parvenue à réduire drastiquement le taux de décès sur son territoire grâce à la mise en œuvre d’un dispositif draconien qui a fait ses preuves, mais que les autres pays européens tardent à mettre en place. Les commissariats disposent d’un service exclusivement dédié à la protection des victimes de violences conjugales et prennent toutes les plaintes extrêmement au sérieux. Ces policiers spécialisés ont à leur disposition un algorithme qui les aide, par des questions standardisées apposées à la victime, à évaluer de façon neutre le risque que celle-ci encourt. En effet, la victime minimise toujours le risque qu’elle court et les forces de l’ordre pourraient également le sous-évaluer en fonction de leur histoire personnelle avec ce type de fait. Si le logiciel conclut qu’il y a un danger extrême, la victime est raccompagnée chez elle par la police, même sans son consentement. Une présence policière est assurée devant son domicile 24 heures sur 24. La police est habilitée à expulser un homme de son domicile, même sans ordonnance judiciaire et même si la victime retire sa plainte. Ces policiers spécialisés sont joignables jour et nuit et 24 heures sur 24. C’est ce dispositif qui a permis à l’Espagne de faire chuter son taux de féminicide de 24% en 20 ans.
- Orateur #3
71, 72, 73, 74, 75. Quand allons-nous parvenir à arrêter ce décompte morbide ?
- Orateur #0
L’Espagne a même élargi ses chiffres de féminicide aux infanticides lorsque le but de l’infanticide est d’atteindre la mère des enfants, de la punir. Ces infanticides sont alors nommés féminicides par procuration. En 2021, l’Espagne a enregistré trois fois moins de féminicides que la France. Résultat combiné des moyens financiers et d’une volonté politique sans faille à lutter contre ce fléau. Ce dispositif fonctionne parce qu’il ne laisse pas le choix aux victimes de se protéger ou non, lesquelles peinent toujours à envisager qu’un proche, avec qui elles ont partagé leur vie, puisse la leur ôter, mais aussi parce qu’ils ne laissent pas le choix. aux forces de l’ordre d’agir ou non.
- Orateur #4
L’accusé a reconnu avoir, entre guillemets, prémédité son acte puisqu’il a admis pour la première fois lors de cette reconstitution qu’il avait pris le couteau avant, qu’il avait attendu sa victime dans la cage d’escalier et qu’il l’avait tuée. Quand le parquet lui a posé la question de savoir pourquoi il avait fermé la porte à clé, puisqu’il est parti de l’appartement en emportant le téléphone portable de la victime et en fermant la porte à clé pour l’empêcher d’appeler les secours. pour la laisser agoniser dans l’appartement tout simplement, il a répondu, pour résumer sa phrase, Je voulais qu’elle meure
- Orateur #0
Les femmes qui échappent à une tentative de féminicide vivent avec ce trauma la peur au ventre. Lorsqu’elles obtiennent la condamnation de leurs agresseurs, elles vivent dans la hantise de leur libération. Alors mesdames, si vous quittez un tel homme, Arrangez-vous pour ne plus jamais être seul en sa présence, si c’est possible. Le débat sur la déchéance parentale d’un père violent est en cours en Belgique. Et vous, qu’en pensez-vous ? Tenons compte de tous les facteurs en présence. Les risques de violence encourus par la mère qui reste en contact avec le père pour la présentation des enfants, ceux encourus par les enfants eux-mêmes, mais aussi les risques psychologiques de grandir sans père, les risques de féminicide par procuration, Et celui d’augmenter la violence du père qui se voit privé de ses droits parentaux, mais aussi de l’abus que les femmes peuvent en faire. Vous n’écouterez plus jamais cette chanson de la même manière à présent. Si vous m’écoutez sur une plateforme qui le permet, n’hésitez pas à me suggérer des chansons au contenu pouvant intéresser mes abonnés. Merci aussi de liker, de noter ou de commenter. Avec bienveillance, je vous prie. Pour des raisons de droit d’auteur, je ne peux pas partager dans ce podcast l’intégralité des morceaux. Je joins un lien lorsque c’est possible, sinon je vous invite à aller les découvrir par vous-même, lisez les textes, les traductions éventuellement, soyez curieux. Merci du soutien que vous m’apportez en vous abonnant à ma chaîne. Ceci assure un juste équilibre entre le donner et le recevoir. Si vous avez aimé, n’hésitez pas à partager mes podcasts avec votre communauté, vos amis, vos followers, pour que davantage de monde en profite. Si vous n’avez pas aimé, partagez-les avec vos ennemis. Je vous embrasse et je vous dis à bientôt pour un autre rendez-vous en musique sur Jukebox. Un peu de mon art et du rôle de l’écrivain.
- Orateur #1
D’y a pas !
- Orateur #0